Louyse Moillon | biographie

Louyse Moillon

Peintre

Mon éducation

Je suis est née à Paris fin 1609-début 1610. Ma mère : Marie Gilbert, fille d'un orfèvre. Mon père : Nicolas Moillon, peintre et marchand de tableaux.

Ma famille est installée sur le Pont Notre-Dame où vit une communauté de peintres français et étrangers, et mon père a des ateliers à Saint Germain des Près, haut lieu de la peinture flamande. Je baigne donc dans un milieu artistique dès mon plus jeune âge. Peut-être mon père m'apprend-il la peinture ? Mais quand j'ai dix ans, mon père meurt et ma mère se remarie avec un autre peintre, François Garnier. M'enseigne-t-il aussi ?
Toujours est-il, qu'avant même le mariage de Garnier avec ma mère, un accord est passé le 30 juin 1620 me liant à mon beau-père concernant la vente de mes tableaux : «le produit de la vente, après déduction des frais, sera partagé entre l'auteur et son beau-père ».  Cet accord atteste de ma précocité ainsi que des espoirs de mon futur beau-père me concernant.

Première peintre française

Je me spécialise dans la peinture de natures mortes, corbeilles et plats de fruits, étalages de légumes, vases de fleurs qui peuvent parfois être accompagnés de figures humaines comme dans La marchande de fruits et de légumes de 1630.
Ce genre réputé mineur par l'Académie, dans laquelle je n’ai d’ailleurs pas cherché à entrer, est aussi le seul autorisé aux femmes à ce moment-là, et très en vogue en France durant le règne de Louis XIII. J'ai d'ailleurs comme commanditaire Claude de Bullion, ministre de Louis XIII, et le roi Charles 1er d'Angleterre a fait l'acquisition de cinq de mes tableaux.

En 1630, je perds ma mère et l'inventaire après décès donne des renseignements sur mes œuvres, une vingtaine de tableaux répertoriés.
En 1641, j'épouse Étienne Girardot de Chancourt, riche marchand de bois.

A partir de ce moment, ma production est moins importante et l'on peut dire que la plupart de mes œuvres ont été réalisées avant mon mariage. Toutefois, mon dernier tableau répertorié daterait de 1674. Dominique Alsina, historien d’art, expert en œuvres d'art, a établi un catalogue raisonné de mes œuvres qui compte 69 tableaux.

Mon mari meurt en 1680.
L'Édit de Fontainebleau signé par Louis XIV en 1685 révoquant l'édit de Nantes de 1598 m'oblige à me convertir au catholicisme pour échapper aux persécutions dont sont victimes les protestants et pour éviter que mes biens ne me soient confisqués.
Je meurs en 1696.
Mon testament ambigu quant à la religion chrétienne laisse entendre que je n'ai jamais abandonné la foi protestante.

Aujourd'hui, je suis considérée comme un des plus importants peintres français de natures mortes du 17ème siècle et une des femmes peintres les plus célèbres de mon époque, et même la première femme peintre française.

Mes tableaux sont exposés au Musée du Louvre, au Musée des Augustins de Toulouse, à Madrid, à Chicago... mais la plupart appartiennent à des collections particulières.